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Colloque "Les visages de l'antisémitisme depuis la fin de la seconde guerre mondiale"

  • Du au

  • 09:45 - 17:00
  • Colloque international
  • Campus des Tertiales - Salle de conférences

Les manifestations d’antisémitisme en France et dans le monde qui préoccupent les pouvoirs publics et les sociétés démocratiques ne peuvent pas ne pas interroger les chercheuses et chercheurs en sciences sociales et plus particulièrement les historiennes et les historiens qui se sont penchés, depuis plusieurs années déjà, sur la période postérieure à la Seconde Guerre mondiale. Les publications récentes sont nombreuses. C’est le cas en France et on peut citer la revue ALARMER ou la récente parution d’une Histoire politique de l’antisémitisme en France depuis 1967 (Robert Laffont, 2024).

            Avec la Seconde Guerre mondiale et l’extermination des Juifs par les Nazis, l’antisémitisme est délégitimé, mais il ne disparaît pas. Ses manifestations sont plus ou moins affirmées selon les lieux et les moments. Les publications d’extrême-droite, qui apparaissent à la fin des années 1940 et au début des années 1950, affichent leur antisémitisme, à l’instar de l’hebdomadaire Rivarol, fondé en 1951. En Union soviétique, Staline et ses proches orchestrent une campagne idéologique qui, au motif de lutter contre l’influence étrangère, promeut l’antisémitisme. 

Ces deux exemples font apparaître que si l’antisémitisme peut apparaître, dans l’après-guerre, en certains endroits, restreint à des nostalgiques du fascisme, du nazisme ou des collaborationnistes français, il peut prendre, dans d’autres cas, une forme officielle en vue de renforcer le nationalisme. C’est l’objectif de ce colloque organisé les 25 et 26 septembre 2025 par l’Observatoire des extrémismes et signes émergents, à l’Université Polytechnique Hauts-de-France de Valenciennes que d’étudier les visages de l’antisémitisme depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’antisémitisme est-il seulement résiduel, restreint à quelques nostalgiques du fascisme, du nazisme ou des collaborationnistes français en Europe après 1945 ? Qu’en est-il des autres mouvements politiques en France et en Europe ? Peut-on se limiter aux « professionnels » de l’antisémitisme, alors que de nouveaux travaux ont porté, par exemple, sur l’Église catholique (Nina Valbousquet) ? Quelles sont les formes prises par l’antisémitisme après la Shoah ? Assiste-t-on à une reformulation, à l’exemple du négationnisme, ou à la poursuite des formes traditionnelles malgré la découverte des crimes nazis ? La naissance de l’État d’Israël, la guerre froide et la formation d’un bloc soviétique constituent à n’en pas douter un tournant. Comment reconfigurent-ils les relations entre antisionisme et antisémitisme ? Qu’en est-il des autres continents (Amérique du Nord, Amérique latine, Asie) ?